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January 11, 2017
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Parlons Food

Temps de lecture : 8-10min

Le marché du bio est en croissance constante depuis quelques années. Les consommateurs se tournent vers le bio soit pour des raisons écologiques, de santé ou éthiques. Malgré sa démocratisation, la majorité des gens restent sceptiques quant à ses vertus. Pour démêler le vrai du faux, on vous propose de découvrir ensemble les 5 idées reçues les plus entendues sur le bio

1/ "Le bio, c’est la même chose que le non bio" 

Pour commencer, demandons nous ce qu’est réellement le « bio » ? Selon le Larousse, bio est un adjectif qui signifie : sans engrais, ni pesticide de synthèse. Cela reste assez généraliste, tournons-nous alors vers agriculture.gouv et le site de l’agence bio. Les principes de l’agriculture bio sont apparus en France après la Seconde Guerre Mondiale et le terme « Agriculture Biologique » a fait son arrivée en 1991 avec le fameux logo AB. Pour obtenir la certification AB, l’agriculteur doit entre autre : ne pas utiliser de pesticides ni de produits chimiques, doit recycler, pratiquer une rotation des cultures, respecter le bien-être animal, l’environnement et ses ressources. 

Mais alors pourquoi le bio est aussi souvent critiqué ? Premièrement parce que pour avoir la certification bio, il faut qu’au moins 95% des ingrédients d’un produit soient biologiques. Ce qui laisse, mine de rien, 5% aux polémistes pour décrier la pratique du biologique et aussi 5% aux industriels pour placer des ingrédients non-biologiques et souvent toxiques dans les aliments. 

Deuxièmement, depuis la forte industrialisation du bio menée par les grandes marques et les supermarchés, le bio en grande surface est réglo au niveau de la législation mais moins sur sa philosophie (ex : 50% de produits bio en supermarchés sont importés de l’étranger). Enfin, si la certification pour les produits biologiques européens est stricte, ce n’est pas forcément le cas pour le reste du monde. Pensez alors à vérifier les logos et à favoriser le bio français et local !

"Le bio s'oppose à l’agriculture intensive et aux produits industrialisés." 

2/ "Acheter bio, c’est trop cher" 

Deuxième idée reçue la plus relayée : le bio coûte trop cher. C’était vrai, il y a 10 ans, mais aujourd’hui, avec une demande de plus en plus grandissante, le bio est vraiment devenu accessible.

Pour vous le prouver, nous avons mené une expérience : faire des courses hebdomadaires dans un magasin bio vs. dans un supermarché de ville. Notre panier moyen en bio était de 42,82€ pour 14 produits chez Naturalia et de 39€ à Monoprix en sélectionnant des produits similaires non bio. Une différence de 3,82€ par rapport au bio soit d'environ 30 centimes par produit. La différence est donc très faible, vous en conviendrez ? Les produits bio les plus chers sont les produits laitiers (entre 1 et 2€ de différence par produit) et les moins chers sont, sans grande surprise, les produits en vrac (moins d’emballage = moins de coût de production).

3/ "Le bio, ça ne se trouve que dans les magasins spécialisés" 

Aujourd’hui, tous les supermarchés ont au moins un rayon bio et souvent leur propre marque (Monoprix bio, Bio Village, Carrefour Agir Bio…). Le bio s'est démocratisé en France et c’est d’ailleurs un des seuls secteurs qui ne connaît pas la crise. Néanmoins, on vous conseillera tout de même d’éviter les grandes surfaces car les produits bio disponibles sont moins écologiques et éthiques (rémunération des agriculteurs très basse, importation, suremballage). Aujourd’hui, en quelques clics vous pouvez commander des produits biologiques et favoriser une économie locale et solidaire : les AMAP, La Ruche qui dit Oui ainsi que de nombreux sites de vente en ligne bio comme Le Comptoir Local, Natoora, GreenWeez, Naturalia...

4/ "L’agriculture biologique ne peut pas nourrir la planète entière" 

FAUX ! Un seul mot à retenir : la P-E-R-M-A-C-U-L-T-U-R-E. Qu’est-ce que c’est ? La permaculture est un modèle agricole, scientifique et philosophique qui vise à proposer des solutions écologiques et durables pour nourrir la planète. Concrètement, la permaculture a pour but de « travailler avec la nature » en concevant des jardins auto-suffisants aux variétés végétales multiples. Une des devises de la permaculture c’est « le moindre effort pour un maximum d’effets ». 

Mais alors vous allez nous dire, c’est bien beau tout ça mais en quoi ça va nourrir la planète ? Simplement, car la permaculture produit en moyenne 10 fois plus que l’agriculture traditionnelle* pour une même surface donnée, tout cela sans abîmer les sols et en contribuant au renouveau de la nature. Si vous avez un jardin (vous avez une chance inouïe), il est temps de vous lancer et d’expérimenter la permaculture chez vous :).

"La permaculture, c'est soigner la terre et nourrir les hommes" 

> Pour aller plus loin : Technosience Permaculture, Les principes de la permaculture, Définition permaculture, La permaculture, le nouveau graal agricole?)

5/ "Les produits biologiques ne sont pas vraiment écologiques" 

Les produits biologiques sont écologiques si vous respectez une philosophie simple : acheter des fruits et légumes de saison (manger des tomates en hiver, même bio, n’est pas du tout écolo), favoriser les circuits-courts et donc la production locale, éviter les produits marquetés bio non-européens et les produits industrialisés (qui sont souvent beaucoup trop emballés). Mise à part ces quelques recommandations à suivre pour s’assurer d’acheter « écolo », consommer biologique est non seulement sain pour votre corps mais aussi sain pour l’environnement. De plus, en vous dirigeant vers des magasins bios et les marchés locaux, vous découvrirez une multitudes d’ingrédients boudés des grandes surfaces (choux kale, panais, légumineuses, huile végétale, etc…).

Avec le bio, à vous les recettes originales et les fruits et légumes ultra savoureux !

Ps : Ne culpabilisez pas non plus si votre frigo n’est pas uniquement rempli de produits bio ! Allez-y étape par étape. Commencez par acheter vos fruits et légumes bio, expérimentez et choisissez ensuite d'autres produits qui vous conviennent ! C'est une nouvelle routine à acquérir et à mettre en place. L’important c’est de savoir qu’il existe des alternatives. 

Ps2 : A découvrir aussi "5 idées reçues sur le végétarisme"

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> sourceconsoglobe.comagriculture.gouv.fr/lagriculture-biologiquee-marketing.frhuffingtonpost.fragencebio.orgpermacultureprinciples.comfermedubec.com

* La ferme du Bec Hellouin a publié une étude concluant la viabilité de la permaculture sur 1000m2. « Même une année médiocre, avec des personnes sans grande expérience en maraîchage, il y a moyen de dégager un revenu de l’ordre du SMIC. C’est assez remarquable car l’idée généralement diffusée est qu’un agriculteur a au moins besoin d’un hectare pour vivre du maraîchage bio, soit au moins 10 fois plus qu'en permaculture »

© Crédit photo et illustration : Les Jeudis Culinaires (icon : flaticon.com)

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Eva Monico

La food, c'est la vie. Une philosophie de tous les jours que j'applique en cuisinant, en découvrant de nouveaux restaurants ou en voyageant autour du monde.

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